FOMCI 2025 : Le “Made in Côte d’Ivoire” à l’épreuve de la compétitivité et de l’innovation dans un monde protectionniste

FOMCI 2025 : Le “Made in Côte d’Ivoire” à l’épreuve de la compétitivité et de l’innovation dans un monde protectionniste

0

Dans un contexte mondial marqué à la fois par une globalisation effrénée et un regain de protectionnisme, la troisième édition de la Foire du Made in Côte d’Ivoire (FOMCI 2025) s’est ouverte ce mercredi 2 avril au Parc des Expositions d’Abidjan-Port-Bouët. Sous le thème évocateur “Cap sur la compétitivité et l’innovation”, cet événement vise à repositionner les produits ivoiriens face aux défis croissants d’un marché international de plus en plus exigeant.

Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, a donné le ton en appelant producteurs, transformateurs, commerçants et consommateurs à intégrer ces deux piliers – compétitivité et innovation – dans leurs processus de production et de commercialisation.

Une vitrine pour le savoir-faire ivoirien

En présence de figures emblématiques telles qu’Adama Bictogo, président de l’Assemblée nationale et parrain de l’événement, le ministre a souligné l’importance stratégique de la FOMCI en tant que levier de promotion du “Made in Côte d’Ivoire”.

“Nos produits locaux sont le moteur de notre économie”, a-t-il martelé, rappelant leur rôle clé dans la création d’emplois, le soutien aux PME et l’accélération de la croissance économique. Avec une population de 31,2 millions d’habitants en 2023, dont 30 %appartiennent à une classe moyenne en expansion, la Côte d’Ivoire dispose d’un marché intérieur prometteur. Pourtant, face à la concurrence des importations et aux barrières protectionnistes érigées par certains partenaires commerciaux, un défi de taille s’impose : changer les habitudes de consommation pour privilégier les produits locaux.

Transformation et industrialisation : des avancées significatives

Souleymane Diarrassouba a mis en lumière les efforts du gouvernement pour accélérer l’industrialisation du pays, notamment en développant la transformation des principales filières agricoles.

En 2024, la capacité de transformation des principales productions ivoiriennes a considérablement progressé :

  • Cacao (Côte d’Ivoire, 1er producteur mondial) : 46,15 % transformés
  • Anacarde : 36,5 %
  • Hévéa : 96 %

Ces chiffres témoignent de la volonté du pays de passer d’une économie fondée sur l’exportation de matières premières brutes à une économie à forte valeur ajoutée.

“Transformer sur place, c’est capter davantage de richesses et affirmer notre souveraineté économique”, a insisté le ministre.

Mais l’ambition ne s’arrête pas là. Le gouvernement mise également sur :

  • Le développement de la transformation des céréales et légumineuses pour renforcer la souveraineté alimentaire,
  • L’essor du commerce électronique,
  • La modernisation des infrastructures de transport,
  • Le renforcement de la protection des consommateurs.

Toutes ces initiatives visent à rendre les produits ivoiriens plus compétitifs tant sur le marché national que sur le marché régional, dans une Afrique de l’Ouestl’intégration économique reste un enjeu clé.

Un parrain engagé pour l’entrepreneuriat local

Le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, a salué cette initiative qui “valorise les entrepreneurs nationaux et renforce les marchés locaux et régionaux”. Il a également mis en avant les efforts du pays pour atteindre l’autosuffisance en riz, en ressources animales et halieutiques, des secteurs stratégiques pour réduire la dépendance aux importations.

Dans un geste fort, il a annoncé un soutien financier de 5 millions de FCFA pour chacun des trois lauréats du concours de start-up organisé dans le cadre de la FOMCI 2025, une initiative concrète pour stimuler l’innovation et l’entrepreneuriat chez les jeunes.

FOMCI 2025 : un hypermarché du “Made in Côte d’Ivoire”

Pour Aimé Kablan Koizan, commissaire général de l’événement, cette édition se veut un véritable “hypermarché” du savoir-faire ivoirien.

Avec 160 exposants, une centaine de stands et une vingtaine de filières représentées, la foire met en lumière des secteurs variés : agroalimentaire, textile, cosmétique, transformation du bois et même l’assemblage automobile, avec deux stands dédiés à cette industrie émergente en Côte d’Ivoire.

Jusqu’au 6 avril, trois panels viendront enrichir les débats :

  • L’innovation collaborative,
  • Les leviers de la compétitivité,
  • Les normes et certifications.

Des thématiques essentielles pour permettre aux entreprises locales de se conformer aux standards internationaux et d’accroître leur présence sur les marchés mondiaux.

Le “Made in Côte d’Ivoire” face au protectionnisme mondial

Dans un environnement global où les grandes puissances économiques multiplient les barrières tarifaires et non tarifaires, le “Made in Côte d’Ivoire” doit relever un double défi :

  1. Séduire les consommateurs locaux,
  2. Conquérir des parts de marché à l’export.

L’innovation – qu’elle passe par de nouvelles techniques de production, des stratégies marketing audacieuses ou une amélioration continue de la qualité – est une arme essentielle pour y parvenir.

Quant à la compétitivité, elle repose sur la capacité des entreprises ivoiriennes à proposer des produits attractifs en termes de prix et de qualité, tout en valorisant l’identité ivoirienne comme un véritable atout commercial.

Une ambition affirmée sur la scène économique africaine et mondiale

En somme, la FOMCI 2025 n’est pas simplement une vitrine du génie ivoirien, c’est un appel à l’action.

Dans un monde où le protectionnisme redessine les chaînes d’approvisionnement, la Côte d’Ivoire doit affirmer son rôle de nation transformatrice, innovante et compétitive, prête à s’imposer comme un acteur incontournable de l’économie africaine et mondiale.

About author