
Le roman Allah n’est pas obligé de l’ivoirien Ahmadou Kourouma, prix Renaudot et Goncourt des Lycéens 2000 connait sa première adaptation au cinéma.
Réalisé par Zaven Najjar et produit par Special Touch Studios, c’est l’histoire d’un enfant-soldat du Libéria de la fin des années 90 qui raconte son quotidien au cœur de la guerre civile. Pensé comme un road movie tragi-comique, le film met en scène le garçon et son ami, “féticheur en chef”, deux pieds-nickelés pris dans les aléas de l’Histoire.
Le réalisateur a conservé le ton très spécifique du roman, à la fois drôle, émouvant et corrosif, qui permet de filtrer la dureté du contexte, au même titre que le travail réalisé sur l’animation, assez épurée, et constituée notamment de grands aplats de couleurs pastels avec des touches de couleurs vives.
Birahima a une douzaine d’années et vit à Togobala, en Côte d’Ivoire. C’est un enfant des rues comme il le dit lui-même, « un enfant de la rue sans peur ni reproche ». Après la mort de sa mère, on lui conseille d’aller retrouver sa tante au Liberia. Personne ne se dévoue pour l’accompagner mis à part Yacouba « le bandit boiteux, le multiplicateur des billets de banque, le féticheur musulman ». Les voilà donc sur la route du Liberia. Très vite, ils se font enrôler dans différentes factions, où Birahima devient enfant soldat avec tout ce que cela entraîne : drogue, meurtres, viols… Yacouba arrive facilement à se faire une place de féticheur auprès des bandits, très croyants. D’aventures en aventures, Birahima et Yacouba vont traverser la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia et enfin la Côte d’Ivoire.
Il décrit ensuite Birahima comme un héros à la fois déterminé et rêveur, porté par l’espoir d’une vie meilleure, ce qui lui a évoqué une quête universelle propre à chacun d’entre nous