Le 8 septembre 2025, le Conseil constitutionnel ivoirien a dévoilé la liste officielle des candidats autorisés à se présenter à l’élection présidentielle prévue le 25 octobre. Après un processus de sélection marqué par des exclusions marquantes — notamment celles de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam — cinq figures politiques se retrouvent en compétition pour diriger le pays.

Alassane Ouattara : L’ancien du FMI toujours en selle

À 83 ans, Alassane Ouattara, président depuis 2010, repart pour un troisième mandat sous la bannière du RHDP. Malgré ses déclarations antérieures affirmant qu’il ne se représenterait pas, il a officialisé sa candidature fin juillet, arguant d’un bilan économique solide et d’une stabilité qu’il souhaite prolonger. Soutenu par l’appareil d’État et une majorité parlementaire, il reste un candidat de poids, même si son âge et les interrogations sur sa succession au sein du parti suscitent des débats.

Simone Ehivet Gbagbo : Une figure de résilience

Simone Gbagbo, ancienne Première dame et épouse de Laurent Gbagbo, entre dans la course sous les couleurs du MGC. À 74 ans, elle incarne à la fois la mémoire d’une époque et une volonté de rupture. Son parcours, marqué par l’incarcération et l’amnistie après la crise de 2010-2011, lui confère une stature particulière. Elle mise sur son expérience politique et son discours de réconciliation pour rallier les électeurs. Sa présence, aux côtés d’Henriette Lagou, marque une avancée historique pour la représentation féminine dans la sphère présidentielle.

Jean-Louis Billon : L’économie comme levier

Ancien ministre du Commerce et entrepreneur reconnu, Jean-Louis Billon se présente sous l’étiquette du CODE. À 61 ans, il incarne le profil du technocrate tourné vers l’efficacité économique. Longtemps proche du PDCI-RDA, il s’est éloigné de Tidjane Thiam pour porter une vision de modernisation fondée sur l’investissement et la rigueur. Son parcours dans le privé est à la fois son principal atout et un défi dans un paysage politique encore dominé par les figures historiques.

Henriette Lagou : Une voix citoyenne

Candidate du GP-PAIX, Henriette Lagou se distingue par son ancrage dans la société civile. Moins connue que ses concurrents, elle propose une approche différente, axée sur la paix, l’inclusion et le renouvellement des pratiques politiques. Avec Simone Gbagbo, elle forme un duo féminin inédit dans l’histoire électorale du pays, incarnant une volonté de changement et de parité.

Ahoua Don Mello : L’ingénieur en rupture

Ancien directeur du BNETD et ex-vice-président du PPA-CI, Ahoua Don Mello se lance en indépendant. À 67 ans, il revendique une démarche personnelle, rompant avec son ancien allié Laurent Gbagbo. Fort de son expertise technique et de sa connaissance des enjeux de développement, il veut incarner une alternative crédible, loin des logiques partisanes.

Une élection sous haute tension

Cette présidentielle s’annonce comme un moment charnière pour la Côte d’Ivoire. L’absence de figures emblématiques comme Gbagbo et Thiam, la présence de deux femmes candidates, et le retour d’Ouattara malgré ses engagements passés, donnent à ce scrutin une coloration particulière. Les électeurs devront choisir entre continuité, renouveau et expertise, dans un contexte régional instable où les enjeux sécuritaires et économiques sont plus que jamais cruciaux.