Opinion : Pourquoi l’Alliance des États du Sahel (AES) devrait rester dans la CEDEAO

Opinion : Pourquoi l’Alliance des États du Sahel (AES) devrait rester dans la CEDEAO

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L’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, ne devrait pas tourner le dos à la CEDEAO, mais plutôt y rester tout en développant son identité propre. Voici pourquoi cette option est la plus stratégique :

Premièrement, la CEDEAO offre un cadre économique et politique indispensable. En restant membres, les trois pays préserveraient leur accès au marché commun ouest-africain, à la libre circulation des personnes et des biens, ainsi qu’aux mécanismes de l’UEMOA, notamment le franc CFA. Un retrait complet risquerait de provoquer des perturbations économiques majeures, comme des barrières commerciales ou des complications monétaires, qui fragiliseraient des économies déjà sous pression.

Deuxièmement, l’AES peut coexister avec la CEDEAO, comme le montre l’exemple de l’Union du fleuve Mano (Guinée, Liberia, Sierra Leone), rejointe par la Côte d’Ivoire sous le président Gbagbo. L’AES pourrait fonctionner comme une alliance militaire régionale, à l’image de l’OTAN, pour répondre aux défis sécuritaires spécifiques du Sahel, tout en bénéficiant de la coopération plus large de la CEDEAO. Cette double appartenance renforcerait l’autonomie stratégique de l’AES sans sacrifier l’intégration régionale.

Enfin, rester dans la CEDEAO permettrait à l’AES de peser dans les décisions régionales et de maintenir un dialogue avec les autres États membres, malgré les tensions passées. Une rupture définitive isolerait ces pays et limiterait leur influence, alors qu’un compromis leur offrirait une plateforme pour défendre leurs intérêts tout en consolidant leur alliance.

En somme, l’AES a tout à gagner à rester dans la CEDEAO. En combinant l’autonomie militaire de l’AES avec les avantages économiques et politiques de la CEDEAO, le Mali, le Burkina Faso et le Niger peuvent bâtir un avenir plus stable et influent, sans renoncer à leurs aspirations souverainistes.

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