L’honneur et l’image du journaliste ivoirien n’auront jamais été autant traînés dans la boue qu’á l’occasion du 10e Congrès de l’UNJCI, censé renforcer la solidarité entre les pairs et mettre “Le journaliste face à ses responsabilités”. Responsabilité, le mot est lâché! Et il désigne “l’obligation ou la nécessité morale de répondre, de se porter garant de ses actions ou de celles des autres”.
Au lieu d’assumer chacun sa part de responsabilité dans le fiasco du dimanche 21 juillet, les trois camps présents au congrès tentant de decliner toute responsabilité. Jetant la faute sur l’autre ou sur les autres. Pourtant, on sait tous qu’en allant à ces joutes, chaque candidat, armé de préalable, camouflait un plan B. D’aucuns avaient même un plan C voire un plan D. Avant d’employer la tactique de la terre brûlée, “en cas de cas” (comme on le dit à Abidjan). “Personne ne voulait sortir sans“.
Vu ce qui s’est passé à la salle du ministère des Affaires Etrangères au Plateau, il est clair que la stratégie du chaos avait déjà installé ses racines dans les états-majors des différents prétendants au fauteuil de l’UNJCI. De fait, le Président du Congrès, César Etou, malgré sa riche expérience syndicale et son irrésistible humour, ne pouvait rien faire pour “dédramatiser” les passions qui s’exprimaient. Dans la violence comme dans le silence. Le vin était déjà tiré.
Chers Confrères, chères Consoeurs, soyons responsables! On me dira certainement qu’il faut á certains plus de sens de responsabilité qu’à d’autres. Pourtant ceux qui s’étonnent aujourd’hui savaient bien qu’on allait à un dialogue de sourds, mais personne n’osera l’avouer. Puisque les uns et les autres ont besoin d’excuses pour sauver les apparences. On a oublié qu’après ces élections, on se retrouvera dans nos mêmes rédactions, sur les mêmes lieux de reportage, etc. On a oublié qu’on devra se regarder et se parler à nouveau.
Que faut-il faire après le show des “modérés”, des “irréductibles” et des “caciques” qui ont bloqué volontairement le processus électoral ?
Faut-il continuer, chacun de son côté, à interpréter les textes de l’organisation (UNJCI) en fonction de nos intérêts du moment ? Faut-il continuer à diaboliser l’adversaire sur les Réseaux sociaux; et ceci, dans quel espoir ? La réponse est bien évidemment NON.
Il faut prendre ses RESPONSABILITÉS, chacun à son niveau ; et commencer la MÉDIATION. Sans esprit de revanche et de duplicité. Il faut se parler dans l’humilité et le respect. Car, après ces moments de convulsions, les Journalistes ivoiriens sont contraints à un même destin : rester COOL, s’aimer FRANC(K)chement et se LANCER résolument vers une presse plus RESPONSABLE.
Ben Ayoub