“Polygamie, polyandrie et temporalité des moeurs.
Peut-on trouver un peuple ivoirien où la polygamie ne soit pas reconnue comme fait culturel ? Cette question pose, certes la problématique du fait et du droit, mais elle pose également la problématique de nos Lois et de leur rapport à la culture.
Les fondateurs de la nation ivoirienne, marqués par la culture occidentale dans son ensemble, et en majorité de formation chrétienne ont copié les Lois et Constitution du Colon en espérant faire évoluer nos sociétés vers l’idéal du Colon. Il se trouve que le rapport de force a changé et d’autres sensibilités émergent aujourd’hui dans la nation. Faut-il les ignorer? Faut-il continuer le projet d’imitation du Colon ou au contraire faut-il revisiter Lois et Constitution en tenant compte de l’évolution mentale de la société et des nouveaux rapports de force? Ne faut-il pas un nouveau contrat social qui tienne compte des nouvelles mentalités?
Sur le plan précis de la polygamie ou de la polygynie (puisque le mot est à la mode) il faudrait l’inscrire dans les lois et la Constitution. Libre à chaque couple de l’adopter ou pas. Si les enfants nées hors mariage ont désormais une existence légale, pourquoi ne pas accorder le même droit à leur génitrice comme naguère dans la société traditionnelle?
Ceux qui voient en la polygynie des avantages sexuels la dénaturent. La raison principale de cette forme de conjugalité, dans la société africaine traditionnelle, était plus économique, politique et de commodité sociale. La ridiculiser sous l’angle de la libido, c’est établir faussement une synonymie entre partouze et polygamie, entre polygynie et réification de la femme. Un polygame n’est ni un partousard ni un obsédé du sexe encore moins un collectionneur de femmes.
Enfin, parler de polygamie ce n’est pas méconnaître la cherté de la vie, ni oublier de parler de la kleptomanie ambiance ou encore fermer les yeux sur l’absence d’une éducation de qualité. L’État c’est comme un corps. Il est composé de plusieurs parties. Et ce n’est pas parce qu’on a du mal à bien manger qu’il ne faut pas se torcher l’anus. Autrement dit, chaque partie du corps mérite attention.,”