Formateur, conférencier, entrepreneur web, mobilisateur de communautés africaines, “explonovateur”, photographe. Des responsabilités que Cyriac Gbogou gère sereinement en combinant travail et détente. Mais l’une de ses passions demeure “vendre” la destination Côte d’Ivoire. Montrer les atouts et les attraits touristiques du pays. Cela lui a valu d’être nommé ambassadeurpour la promotion de ce secteur. Interview.
2014. Vous devenez Wikipédien en communauté avec “KUMUSHA TAKES WIKI”. D’où viennent le déclic et la volonté de faire valoriser l’Afrique par des contenus culturels ?
Le déclic est parti du fait qu’il était et qu’il est toujours difficile d’avoir du contenu africain sur le web à part celui des “pseudos” spécialistes de l’Afrique. Cela était inadmissible pour moi. Ce projet (KUMUSHA TAKES WIKI, ndlr) donnait l’occasion à nous, africains, de valoriser notre contenu, l’écrire, de le raconter et de se l’approprier.
J’ai énormément appris de ce projet et j’encourage tout le monde à contribuer sur Wikipédia, cette encyclopédie libre. C’est donc de ce manque de contenus qu’on trouvait sur le peuple africain et de là à vouloir le produire et le raconter qu’est né “KUMUSHA TAKES WIKI”
Il existe déjà en Côte d’Ivoire le ministère du tourisme et certaines structures qui œuvrent à promouvoir le secteur. Pourquoi décidez-vous de vous impliquer et de vous engager à votre tour pour le tourisme ?
Comme le dit l’adage « Trop de viandes ne gâte pas la sauce ». Plus sérieusement, pour moi, l’Etat ne peut pas aller partout et tout faire. L’Etat, c’est aussi nous. C’est dans ce sens que j’ai commencé à partager ma passion qui est le voyage, le tourisme. Découvrir de nouveaux endroits en Côte d’Ivoire, et même au-delà du pays. Et j’ai un public que l’Etat ne pourra jamais toucher. Quoi de plus normal que d’écrire, de partager des photos et de les faire découvrir. Cela m’a valu tout récemment d’être désigné ambassadeur dans le domaine du tourisme en Côte d’Ivoire par la directrice générale de l’agence publique « Côte d’Ivoire Tourisme ». C’est un honneur et aussi, une responsabilité qui m’emmènent à davantage parler de ce côté touristique.
Passionné également de photographie ? Comment êtes-vous arrivé à faire le lien entre photo, digital et domaine touristique ?
La photo, c’est depuis tout petit. Je voulais toujours capturer les instants et être la mémoire de demain. J’ai eu la chance d’avoir des parents compréhensifs qui m’ont offert un appareil photo comme cadeau une fois à la Noël. C’est de là que tout est parti. J’ai commencé à couvrir des événements (mariage, anniversaire, baptême…). Immortaliser chaque moment et faire en sorte que les personnes qui n’ont pas eu la chance d’être à cet endroit précis les découvrent à travers mes yeux. J’ai commencé à voir cela autrement et je compte en faire un métier. J’ai l’honneur d’être l’administrateur d’un groupe Facebook de passionné.e.s de photographie. Et aujourd’hui, je signe mes photos avec « CyrykyFoto ». Je me considère toujours comme un apprenti photographe, amateur malgré tout ce que les gens peuvent dire.
Aujourd’hui, avec vos nombreuses autres occupations et activités, comment trouvez-vous le temps pour le secteur touristique et culturel ?
J’ai l’honneur de travailler en mode nomade, ce qui signifie que je peux travailler partout. Ça me permet de me détendre beaucoup et de travailler dans les endroits dont tout le monde rêve. Imaginez un lundi, vous commencez votre semaine au bord de la mer avec un cocktail en main et votre ordi sur les pieds. Ça ouvre davantage l’esprit et permet de planifier beaucoup de choses. Un conseil : si vous vous sentez stressés, prenez un peu de temps et allez découvrir des endroits pour profiter de l’instant présent pour mieux vaquer à vos différentes occupations.
Pour les friands de voyages, d’arts et de découvertes, quelle est la plus-value que le secteur du tourisme peut apporter ?
Beaucoup de choses, je dirai. Tout dépend de la vision de chacun.
Pour moi, c’est vraiment la notion de partager et de faire découvrir. On ne s’engage pas dans le tourisme pour se faire de l’argent. C’est plus pour la passion.
Jemima KESSIE – abidjansoir